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  • Photo du rédacteurJean-Dominic Leduc

Carnet de lectures : 376 selfies pour Montréal

Dernière mise à jour : 4 oct. 2022

Un jour, la bande dessinée m’a sauvé la vie.

Quiconque me connait personnellement sait que j’ai toujours un album ou deux dans mon sac lors de mes déplacements, au cas où j’aurais à patienter avant un rendez-vous, que je tomberais en panne automobile ou encore, que l’hypothétique occasion de m’isoler sur une île déserte avec L’OBJET dont je ne saurais me passer se présenterait.

Depuis ma plus tendre enfance, mon incapacité à entrer en contact avec les gens et l’intimidation dont j’ai longtemps été victime m’ont amené à trouver refuge dans la lecture de bandes dessinées. Il y a dans ce langage artistique la rencontre unique du verbe et de l’image qui à ce jour me fascine.

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Automne 2019. Je suis plongé dans la lecture du corpus complet de Philippe Girard en vue d’une rétrospective que je prépare. Un exercice auquel je me suis soumis à quelques reprises depuis, à mon grand bonheur.


Je m’y accroche, tentant désespérément de ne pas sombrer dans les profondeurs de l’abîme. Derrière ma bonhomie fabriquée, un mal de vivre me dévore de l’intérieur. Ce n’est pas la première fois, tant s’en faut, mais ce coup-là, je peine à résister à l’envie d’en finir.

Un samedi pluvieux, après avoir contacté la ligne téléphonique de Suicide action Montréal, je saute dans le métro, puis dans un autobus, en direction de l’institution universitaire en santé mentale Douglas à Verdun. Je me présente à la réception. On me dirige vers une aire d’attente où il n’y a personne.